Dans le cœur vert du Nord-Kivu, quelque part entre les collines de Walikale et les forêts profondes de Beni, vit Mateso, une femme autochtone âgée de 38 ans. Chaque matin, elle marchait autrefois avec ses filles à travers la forêt pour y cueillir des plantes médicinales, ramasser du bois de chauffe ou poser ses pièges pour la chasse. Cette forêt n’était pas seulement un lieu de subsistance : c’était un patrimoine, une mémoire vivante, un sanctuaire spirituel.
Mais aujourd’hui, Mateso ne reconnaît plus ses arbres.
Des pans entiers de forêt disparaissent, déchiquetés par les tronçonneuses de compagnies forestières illégales et de groupes armés qui exploitent le bois pour alimenter un marché noir prospère. Le sol, jadis recouvert de feuilles et d’humus, est devenu poussiéreux. Les chants des oiseaux ont cédé place au bruit sec des machines. Le ruisseau qui nourrissait leur potager ne coule plus.
Pour Mateso et des milliers d’autres femmes autochtones du Nord-Kivu, la déforestation illégale n’est pas une abstraction environnementale. C’est une menace quotidienne contre leur mode de vie, leur sécurité alimentaire et leur dignité. Ces femmes qui dépendent directement des ressources forestières sont aujourd’hui contraintes de parcourir de longues distances pour subvenir à leurs besoins, exposées aux violences et aux dangers.
Mais l’espoir renaît grâce à des actions concrètes.
Face à cette crise, l’organisation Focus Droits et Accès agit sur plusieurs fronts. Elle documente les violations environnementales, forme les femmes autochtones à la défense de leurs droits fonciers et environnementaux, et met en place des programmes d’alternatives économiques durables (agroforesterie, artisanat écoresponsable, reboisement communautaire). En collaboration avec les leaders locaux, l’organisation plaide auprès des autorités pour la reconnaissance juridique des territoires coutumiers autochtones, souvent ignorés dans les politiques de conservation.
Des cercles de dialogue communautaire sont animés par Focus Droits et Accès, permettant aux femmes comme Mateso de témoigner, de se former et de s’organiser pour défendre leur forêt. Chaque arbre sauvé est une victoire, chaque voix qui s’élève contre l’impunité est une graine d’avenir.
Il est temps d’écouter Mateso.
Il est temps d’agir pour protéger ces forêts qui sont bien plus qu’un paysage : elles sont la vie même de ces communautés.
Cet article est un cri, une alerte, un appel à l’action. Que les autorités locales assument leurs responsabilités. Que les partenaires internationaux soutiennent les initiatives locales de conservation. Et que chaque citoyen comprenne que protéger la forêt, c’est défendre la dignité humaine.
Parce qu’une forêt qui meurt, c’est tout un peuple qui s’éteint.
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