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Violences basées sur le genre (VBG): Parlons en une fois de plus pour briser le silence

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Il ne fait aucun doute que la VBG est bien connue. Des efforts pour se pencher sur la question demeureront réactifs et moins porteurs si nous continuons à garder le silence et continuons de croire que l’égalité des sexes n’est que pur illusion.

Que ce soit un infanticide de bébés, un avortement forcé, un viol par un gang, le trafic de personnes ou toute autre forme de violence dont sont victimes les filles et les femmes, ils ont tous une même caractéristique. Ce sont des actions dirigées contre les femmes et les filles simplement du fait de leur sexe. Ces actes de violence exposent les femmes à des sévices physiques, sexuels, psychologiques et économiques. La Déclaration et la Plateforme d’Action de Beijing définissent la violence contre les femmes comme « tout acte de violence exercée contre les femmes qui résulte ou risque de résulter en une violence physique, sexuelle ou psychologique ou en une souffrance infligée aux femmes y compris les menaces de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. »

La VBG a plusieurs formes, notamment la violence domestique, l’excision génitale féminine, le viol et la prostitution forcée. Les agresseurs et les victimes de violence sont cependant des deux sexes. Il est admis que les hommes sont également soumis aux actes de violences du sexe opposé mais dans une proportion quasi insignifiante comparée à celle des femmes. Ces dernières en souffrent plus à cause des valeurs patriarcales qui leur accordent un statut social plus faible. Lorsque nous parlons de violence basée sur le genre (VBG), ce qui nous vient tout de suite à l’esprit c’est la violence perpétrée contre les femmes et les filles.

Types de Violences Basées sur le Genre

La forme la plus prépondérante de VBG dont souffrent les femmes et les filles est la violence domestiqueLa violence domestique comprend les rapports sexuels forcés entre conjoints, l’inceste, les atteintes à l’honneur, les luttes mortelles pour l’honneur, l’infanticide des filles, le châtiment corporel des enfants, etc.

Beaucoup de filles sont exposées à la mutilation génitale féminine.

Ce type de violence contre les femmes varie d’un prélèvement partiel à un prélèvement total des organes génitaux féminins externes au rétrécissement de l’ouverture du vagin par la suture. Cette pratique fait partie d’un effort concerté pour amener les femmes à respecter les préceptes culturels et prendre en main leur sexualité. La violence sexuelle

manifestation contre les VBG (Photo DR)

est également une forme courante de la violence contre les femmes et ceci va du harcèlement sexuel, de l’insertion d’objets dans les orifices génitaux, des rapports sexuels sans consentement, au dépucelage de l’enfant et à la prostitution forcée.

Selon une étude menée par un Bureau de Référence de la Population (PRB), seul un sur 35 cas de viol est signalé. Plus de 60 % des victimes ont entre 14 et 19 ans. Globalement, il a été dit que la plupart des violeurs s’attaquent à des victimes de moins de 15 ans. Les violeurs sont généralement des connaissances et non des personnes totalement étrangères. Le viol est considéré comme un acte d’immoralité dans certaines cultures et certaines familles insistent pour que les filles épousent leurs agresseurs afin de restaurer l’honneur de la famille.

Au cours des guerres et des conflits, le viol est considéré comme un symbole de subjugation et d’humiliation de l’ennemi. Dans de telles situations, les femmes réfugiées et les enfants de rue sont plus susceptibles de se faire violer qu’en temps de paix. Les enfants, en général, sont vulnérables à l’abus sexuel à cause de leur ignorance et de leur sincérité. La VBG se produit partout, que ce soit à la maison, à l’école, sur le lieu de travail ou dans la société au sens large. La principale raison pour laquelle elle est répandue c’est qu’elle est ancrée dans certaines valeurs patriarcales qui considèrent la femme comme un simple objet sexuel à conquérir pour satisfait le désir des hommes.

Les effets de la VBG

Les effets de la VBG sur les filles sont onéreux, intenses et durent dans le temps. Ils peuvent être de nature physique, psychologique, sociale ou économique.

Effets physiques :

Les effets physiques de la violence sexuelle comprennent la survenue de douleur, les IST et le VIH dans les cas où l’assaillant est infecté, les mutilations génitales, la grossesse involontaire, l’avortement ou l’infanticide, les enfants non désirés et même la mort.

Effets psychologiques

 Le traumatisme psychologique est également connu comme étant le résultat de la VBG et ceci va de la paralysie et de la terreur à la douleur émotionnelle, le sens de la dénégation, la dépression, les troubles mentaux et parfois le suicide. La victime peut également faire l’expérience des cauchemars et être hantée par la peur et avoir des sentiments de honte ou de culpabilité.

Effets sociaux

 Les coûts sociaux supportés par les victimes de VBG comprennent le rejet, la stigmatisation, davantage d’exploitation sexuelle et de graves punitions. Le développement et le bien-être des enfants et des familles sont également affectés. Les garçons qui sont témoins des scènes de violence, risquent d’être violents tandis que les filles vont grandir en étant dans des dispositions de victimes. La VBG inhibe l’accès des filles à l’école, peut résulter en une mauvaise performance à l’école et prive la société de la pleine participation des femmes au développement. Les recherches confirment que : « Etre très tôt victime d’abus sexuel peut amener la femme à être moins douée pour se protéger elle-même, moins sûre de ce qu’elle vaut et de ses frontières personnelles et plus apte à accepter qu’être victime fait partie intégrante de la situation de femme. Tout ceci peut accroître les chances d’être à l’avenir victime de coups et blessures, de viol, de violence domestique, de comportements à haut risque dans l’adolescence et à l’âge adulte tels que les rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples, l’alcool et l’abus des substances, la grossesse des adolescentes et la prostitution. »

Effets économiques

 Les victimes supportent d’énormes coûts financiers pour accéder à la justice et aux services de santé. Les Etats supportent également des coûts financiers lorsqu’ils engagent des ressources pour offrir des prestations juridiques et des soins médicaux aux victimes.