La traite de personnes implique de recruter, de transporter et de loger des personnes ou d’exercer un contrôle ou une influence sur leurs mouvements afin de les exploiter, généralement à des fins sexuelles ou de travail forcé. On décrit souvent la traite des personnes comme une forme moderne d’esclavage.
Les victimes souffrent d’abus émotionnel ou physique et doivent souvent vivre et travailler dans des conditions horribles. Les tentatives d’évasion peuvent avoir des conséquences fatales. Ce crime constitue une agression constante et envahissante à l’égard des droits fondamentaux des victimes.
Ce crime est perpétré par des réseaux criminels organisés, de même que des individus, qui opèrent au Canada et à l’étranger. Les trafiquants tirent d’importants profits tout en privant leurs victimes de leur liberté, de leur dignité et de leur potentiel humain, et ce, à un prix effarant pour la personne et la société en général. Les trafiquants possèdent plusieurs moyens de contrôler leurs victimes : ils peuvent garder leurs pièces d’identité et leur passeport, les agresser sexuellement, les menacer, les intimider, les battre et les isoler.
La traite de personnes est souvent décrite comme une activité présentant de faibles risques, mais rapportant beaucoup en raison de la nature clandestine de ce crime et, donc, de la difficulté qu’ont les forces de l’ordre à le détecter et à mener des enquêtes. Ainsi, les taux de poursuite à l’échelle mondiale sont relativement faibles. Les victimes peuvent être exploitées encore et encore pour le bénéfice (financier ou matériel) du trafiquant, ce qui rend ce crime très lucratif. Les Nations Unies ont estimé que cette activité illégale génère des revenus d’environ 32 milliards de dollars américains chaque année.
La traite des personnes est souvent confondue avec le passage de clandestins, et quoique ces deux types de crimes puissent se chevaucher, des mesures légales et des politiques différentes s’appliquent. Ces deux formes de délits se distinguent de quatre façons. Premièrement, le passage de clandestins se fait toujours d’un pays à un autre, alors que cela n’est pas nécessairement le cas pour la traite des personnes. Deuxièmement, les personnes qui entrent clandestinement dans un pays sont généralement consentantes, ce qui n’est pas le cas pour la traite des personnes qui se fait toujours contre le consentement des personnes concernées. Troisièmement, les personnes entrées clandestinement sont libres de faire ce qu’elles veulent une fois à destination. Au contraire, les personnes victimes de la traite des personnes voient leur liberté restreinte et sont forcées de travailler ou d’offrir certains services. Finalement, les passeurs vivent des honoraires perçus pour leurs services. De leur côté, les trafiquants tirent leurs profits de l’exploitation du travail ou des services offerts par leurs victimes.