Le « Projet de plaidoyer et mobilisation communautaire pour la prévention et la lutte contre le cancer du sein et du Col de l’utérus chez les femmes et jeunes filles vulnérables en ville de Goma » est une initiative de l’ONG FOCUS DROITS ET ACCES avec l’appui financière de Africa Women Developpment Fund (AWDF) pour une période de 12 Mois en ville de Goma, Nord Kivu, RDC.
Le projet vise à contribuer à la réduction de la morbidité et de mortalité liée aux cancers du col utérin et du sein chez les femmes et jeunes filles vulnérables en ville de Goma. Spécifiquement, il s’agit de :
- Renforcer l’information et l’éducation du grand public y compris les femmes et jeunes filles vulnérables en ville de Goma sur le cancer du sein et du col de l’utérus afin qu’ils puissent prendre des décisions avisées,
- Accroitre la mobilisation communautaire et l’implication des autorités politico- administratives, sanitaires et religieuses à tous les niveaux dans la prévention et la lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes et jeunes filles vulnérables en ville de Goma,
- Mobiliser la communauté de la ville de Goma y compris les femmes et jeunes filles vulnérables et renforcer l’accessibilité aux services de prise en charge du cancer du sein et du col de l’utérus
le cancer du col de l’utérus reste le deuxième cancer chez la femme au monde et le septième dans la population générale. Selon les estimations de l’OMS en 2008, 530 000 nouveaux cas ont été dépistés au monde (soit 9% de l’ensemble des cancers de la femme), parmi lesquels 85% sont survenus dans les pays en voie de développement. Il a été responsable de près de 275 000 décès en 2008, dont 88% dans les pays en développement. C’est le plus important cancer de la femme en Afrique avec un taux de létalité environnant 52%.
Les cancers du col de l’utérus et du sein constituent la cause principale de morbidité et de mortalité par cancer chez les femmes en Afrique et en RDC. Ces cancers sont potentiellement évitables et des programmes de dépistage bien conçus et bien structurés peuvent réduire de manière significative leur morbidité et mortalité. Malheureusement, le manque de politique, des stratégies, des programmes efficaces de dépistage et de traitement explique en grande partie la prévalence et le taux de mortalité élevé liés aux cancers du col de l’utérus et du sein dans plusieurs pays. Ces cancers ne sont diagnostiqués qu’à un stade avancé, alors que les traitements font presque totalement défaut ou sont onéreux et inaccessibles à un grand nombre des femmes. Ce qui entraîne des conséquences dévastatrices sur le plan physique, psychologique et social chez les malades, leurs familles et la communauté.
La RDC est parmi les pays où les populations et les prestataires de soins manquent d’information sur les méthodes de prévention et de prise en charge des cancers du col de l’utérus et du sein. Les professionnels de santé adoptent parfois des protocoles thérapeutiques inappropriés utilisant de manière inefficace les ressources déjà limitées. De plus, les femmes ne connaissent pas les services de lutte contre les cancers disponibles quand ils existent. En ville de Goma; l’ignorance et le manque d’information des membres de la communauté y compris les femmes et les jeunes filles concernant la maladie reste des obstacles à la prévention.
La promotion de la lutte contre les cancers du col de l’utérus et du sein reste le seul moyen efficace et moins onéreux de prévenir ces deux maladies. Cela a été prouvé scientifiquement par plusieurs recherches. Ainsi, des actions claires et bien définies dans ce document de stratégie, permettraient d’éviter des coûts énormes au système de santé liés à la prise en charge des cas et aussi d’aggraver le lourd fardeau de ces maladies au système économique et social du pays. Les autorités politico-administratives devront s’approprier de cette stratégie, pour faire de la lutte contre les cancers une priorité du gouvernement. La promotion des mesures conduisant à réduire les facteurs de risques modifiables (Tabac, alcool, alimentation trop grasse et sans légumes, sédentarité, sexualité irresponsable, utilisation abusive des pesticides et autres…) associées aux pratiques du dépistage précoce des cancers du col de l’utérus et du sein, avec une prise en charge précoce des cas, ainsi que la vaccination des jeunes filles de 9 à 13 ans contre le VPH, contribueraient grandement à la réduction de l’incidence des cancers du sein et du col de l’utérus, qui constituent pour le moment, l’une de grandes causes de décès par cancer en RDC.
Face à cette tragédie, il est impérieux de contribuer aux efforts du pays pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, liés à l’amélioration de la santé maternelle. Et c’est en réduisant le fardeau de morbi-mortalité causée par ces deux affections pratiquement négligées, mais dont le poids devient plus important chez les femmes et jeunes filles.
En République Démocratique du Congo
Les études montrent à peu près 70 à 80% des cancers dépistés concernent l’utérus. Il devance de loin le cancer du sein, qui occupe la deuxième position avec 20% des cas.
Les autres types de cancer sont peu connus par manque des statistiques et d’un programme national officiel de lutte, affirme le docteur Mankoy, médecin chef de cancérologie à l’hôpital général de Kinshasa.
Parmi les cancers les plus fréquents, l’on retrouve le cancer de la prostate, le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus, le cancer colorectal et celui du poumon. Caractérisé par une prolifération importante et anormale des cellules au sein de l’organisme, le cancer dispose des facteurs à risques qui sont liés aux comportements, à l’environnement et à l’individu.
La chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et l’immunothérapie sont parmi les types de traitement utilisés pour lutter contre cette maladie. Les spécialistes conseillent le dépistage précoce pour prévenir certains cancers.